mardi 9 septembre 2008
lundi 1 septembre 2008
Actions en cours
jeudi 28 août 2008
La BBC, une chaîne financée sans la publicité...
Car la BBC ne s’est jamais appuyée sur les revenus publicitaires, et pourtant il s’agit là d’une gigantesque entreprise qui dispose de multiples entités, de chaînes de télévision aux stations de radio, en passant par des succursales dédiées au journalisme et aux nouvelles technologies :
source: BBC
Comment une entreprise aussi diversifiée que la BBC peut-elle « survivre » sans la publicité ? Simplement grâce à la redevance !
En juin 2008, la redevance annuelle britannique pour l’usage d’un poste de télévision couleur s’élevait à un peu plus de 194 € (147 livres sterling), soit près de 80 € de plus que la redevance française. Par ailleurs, tandis que le montant de cette taxe est resté, en France, quasiment figé depuis le début des années 2000, la redevance britannique à quant à elle augmentée de plus de 38%, celle-ci étant indexée au Retail Price Index (l’équivalent anglais de l’indice des prix de l’INSEE).
La redevance audiovisuelle annuelle au Royaume Uni – 2000-2008 (£) :
Certes, le montant de la redevance britannique peut sembler quelque peu élevé pour les contribuables français. Néanmoins, celle-ci permet à la BBC de disposer des ressources nécessaires pour se développer dynamiquement sur le marché audiovisuel. En effet, les revenus générés par la redevance britannique se sont élevés, en 2007, à plus 4 133 millions d’euros, soit un tiers de plus que le chiffre d’affaire total 2007 de France Télévisions.
Mais le financement de la BBC ne se réduit pas à la redevance, bien au contraire… En effet, par l’intermédiaire de BBC Worldwide et de BBC Ressources, le groupe public anglais dispose de revenus dits « commerciaux ». Il s’agit, entre autres, des activités de chaînes thématiques (BBC Prime, UKTV Style, BBC Lifestyle, BBC Kids, etc.), de magazines (TopGear, Wildlife, etc.), et même de maisons d’édition, notamment Lonely Planet. La BBC propose également des services en post-production ou encore la location de studios et de costumes.
En 2007, ces différentes activités ont généré l’apport non négligeable de 635,9 millions de livres. Bien entendu, il s’agit là d’un montant marginal en comparaison avec l’apport financier de la redevance. Cependant, les revenus « commerciaux » représentent une source complémentaire de revenus plus qu’intéressante pour dynamiser les ressources d’un opérateur public de l’audiovisuel.
Pour finir, la BBC dispose également d’un certain nombre de revenus, autres que la redevance et les activités commerciales. Il s’agit, par exemple, de l’exploitation des archives de la BBC ou même de la vente de tickets de concerts, ou encore quelques subventions publiques de la part du Ministère des Affaires Etrangères et du Commonwealth (Grand-in-Aid) et du Cabinet Office.
Ces autres sources de financement combinées aux activités commerciales de la BBC et aux revenus générés par la redevance permettent à BBC Corporation de disposer d’un budget stable et conséquent. Celui-ci s’élevait, en 2007, à 5 276 millions d’euros (4 177,3 millions de livres sterling), soit un gigantesque budget en comparaison avec France Télévisions (2 927 millions d’euros en 2007). Un tel budget permet à la BBC de se positionner dynamiquement sur le marché et surtout de rester particulièrement compétitif, incarnant par la même un véritable modèle de réussite au sein du paysage audiovisuel international.
Répartition des revenus de la BBC:
Source: BBC
Il est particulièrement révélateur qu’une chaîne aussi dynamique que la BBC soit principalement financée par la redevance. Cela prouve que seul le financement par la redevance permet à un opérateur public de l’audiovisuel de disposer d’un financement suffisant et pérenne. En ce sens, il apparaît capital d’augmenter le montant de la redevance française pour compenser les pertes inhérentes à la suppression de la publicité.
mardi 29 juillet 2008
Prise de position
Ca y est ! Après six mois de discussions, inquiétudes, claquage de portes, opposition, Nicolas Sarkozy a, tel un empereur romain levant ou baissant le pouce, scellé le sort de l’audiovisuel public en retenant des pistes s’écartant sensiblement des préconisations du rapport de la commission Copé. Les choses sont désormais claires. Sur le plan financier, le manque à gagner engendré par la suppression de lapublicité à partir de 20h sur les chaînes publiques sera compensé par une taxe sur les FAI et les opérateurs de télécom ainsi que sur les chaînes privées. Sur le plan de la gouvernance, le PDG de France Télévisions sera nommé par l’exécutif après avis conforme du CSA et avec possibilité de censure par un vote du parlement à la majorité des 3/4. Sur le plan de la ligne éditoriale, il s’agit de confirmer le virage opéré par France Télévisions sous la présidence Carolis.
Nerf de la guerre, le financement. Où est passée la proposition de la commission Copé d’indexer laredevance sur l’inflation ? Si l’on peut discuter de l’opportunité politique d’augmenter la redevance, son indexation sur l’inflation est une nécessité absolue. Sans cette mesure, France Télévisions devra financer à budget constant des programmes dont les coûts, eux, augmentent avec l’inflation. C’est la paupérisation assurée de l’audiovisuel public. Faire dépendre le dynamisme de son financement du produit de la nouvelle taxe sur les FAI, les opérateurs télécom et les télévisions privées revient à le soumettre aux aléas économiques de l’activité de ses concurrents. Que se passera t-il si le cercle vertueux espéré n’est pas au rendez vous ?
Identité du service public : sa ligne éditoriale. Nicolas Sarkozy dit vouloir encourager et renforcer le virage éditorial amorcé sous la présidence Carolis évoquant la musique et « au théâtre ce soir » au nom du « mieux disant culturel » et de la « vocation à l’excellence ». Certes, tout ceci a sa place sur France Télévisions. Toutefois, la culture à la télévision ne peut se limiter à la culture dite cultivée, à la culturelégitime. La culture française d’aujourd’hui est métissée, diverse. C’est Maupassant mais c’est aussi Faïza Guène. Pourquoi a t-on l’impression que la diversité de la société française n’est pas assez visible sur les antennes du service public ? Représenter la France dans sa diversité ne doit pas être une obsession mais faire l’objet d’une attention particulière, d’une préoccupation permanente de la part de France Télévisions. C’est une des clés du renouvellement de son audience aujourd’hui vieillissante.
Nicolas Sarkozy a également parlé de France4 comme de « la chaîne des nouvelles générations ».
Qu’il soit pris au mot et qu’elle le devienne vraiment ! Il y a aujourd’hui une nouvelle génération formée aux métiers de l’audiovisuel consciente des mutations économiques et artistiques en cours qui se sent capable de proposer des programmes renouvelés. France 4 par le biais d’une politique volontariste pourrait en partenariat avec des sociétés de production établies leur donner une chance de faire leurs preuves…
jeudi 17 juillet 2008
Une réforme pas très sport ?!
Ce dernier représente jusqu’à présent, pour France Télévisions, plus de 1000 heures de programmes diffusées chaque année, dont 730 en direct. Le groupe couvre de très grands évènements sportifs comme Le Tour de France, Roland Garros, ou le Tournoi des Six Nations de rugby. Même si ces sports ne peuvent concurrencer le football qui reste aujourd’hui le sport le plus recherché à la diffusion, car le plus générateur d’audience, il n’en reste pas moins que France Télévisions met à disposition des téléspectateurs quelques unes des compétitions majeures des sports les plus populaires (Rugby, Tennis, et même football avec les coupes nationales françaises). Le service public permet aussi à environ 80 disciplines qui ne sont pas diffusées ailleurs de pouvoir être représentées, notamment celles à ancrage local (comme la pétanque, ou les sports nautiques…), ou moins médiatisées (comme le handball, le tennis de table, le basket…).
Mais à l’heure d’un renouveau de la télévision publique où la culture « d’état » serait privilégiée à la demande du public, il apparaît nécessaire de rappeler que le sport, même télévisé, prône des valeurs culturelles, sociales, et de solidarité. En marge de ces valeurs, ces grands évènements sportifs amènent un public très large (29% de part d’audience pour la première étape du tour 2008), et sont générateurs d’image pour France Télévisions. Pouvoir continuer à diffuse ses sports est donc très important pour le service public pour continuer d’exister face aux grands groupes privés.
Seulement, avec le futur (sous) financement de la télévision publique (environ – 400 millions d’€), le football, qui reste le sport le plus fédérateur, pourrait totalement disparaître des grilles de programmation. En effet, le magazine France 2 foot, qui retransmettait les résumés des journées de Ligue 1 et 2, n’aura existé qu’une seule saison, faute de moyens. Seules les deux coupes nationales continueront à être diffusées (jusqu’en 2010 pour la coupe de France, et 2009 pour la coupe de la Ligue). Au vu des chiffres pratiqués et du sous financement annoncé de France Télévisions, celui-ci ne pourra pas tenter de concurrencer TF1, Canal Plus, voire même M6 pour l’achat des droits TV de Ligue 1 (environ 600 millions d’€ par saison). Tour cela sans parler d’Orange. Plus préoccupant, même des sports comme le rugby vont avoir du mal à rester à l’antenne du service public. En effet, France Télévisions a dû regarder la précédente coupe du monde de Rugby sur TF1, alors que depuis toujours elle diffusait les matchs du tournoi des cinq, puis six nations. Aujourd’hui celui-ci coûte environ 20 million d’€, mais le rugby va prendre de plus en plus de place : « puisqu’il y a 10 ans, il coutait six fois moins cher », note la Ligue Nationale de Rugby.
Il est primordial de lier à l’avenir du service public la possibilité de rivaliser avec les plus gros sur le terrain de la diffusion de masse qu’est sport et cela pour deux raisons : la première, permettre à tout un chacun, sur une chaîne dite publique et généraliste, d’accéder aux sports les plus populaires ; la seconde, de pouvoir permettre au service public d’avoir une de ses chaînes capable d’exister, en terme d’audience, par rapport aux chaînes privées.
lundi 7 juillet 2008
Le cahier de vacances
jeudi 12 juin 2008
Le CEAV réagit aux déclarations de JF Copé du 11 juin 2008 sur la nouvelle télévision publique
Suite aux déclarations de Jean-François Copé lors de la conférence de presse du 11 juin 2008, le Collectif des Etudiants en Audiovisuel (CEAV) exprime ses inquiétudes.
S’il salue la proposition d’indexer la redevance sur l’inflation ainsi que l’élargissement de l’assiette aux autres modes de réception, il s’interroge sur les pistes enfin évoquées en matière de contenu et d’identité de France Télévisions.
Ainsi, alors que nous attendions de réelles propositions ambitieuses et novatrices sur ces questions, la commission n’a présenté qu’une version idéalisée de la télévision publique telle qu’elle existe aujourd’hui. En quoi renforcer l’aspect fédérateur de France 2 et l’implantation régionale de France 3 constitue « une physionomie totalement nouvelle » ? Qui ne rêve pas de « programmes de qualité » qui donneraient la «priorité à la création » ?
Face au manque d’ambition de la commission, le Collectif des Etudiants en Audiovisuel se constitue afin de participer à la réflexion autour des inévitables et nécessaires évolutions du service public.
Pour le CEAV, la commission Copé ne dessine aujourd’hui en rien un audiovisuel public rénové.